La sécurité de nos aînés en résidence n’a pas de prix. C’est un principe fondamental, et l’installation de systèmes de gicleurs dans les résidences pour aînés (RPA) de taille significative en est une illustration concrète. La date limite pour que ces établissements se conforment à cette norme essentielle approche, fixée à décembre 2027. C’est une exigence non négociable, une mesure de sécurité vitale pour prévenir les tragédies.

Conscient des coûts importants associés à ces installations, le gouvernement du Québec a annoncé une aide financière, confirmant une enveloppe de 30 millions de dollars sur trois ans dans le contexte budgétaire récent. C’est une bonne nouvelle en soi : l’État reconnaît la nécessité d’appuyer les résidences pour qu’elles puissent réaliser ces travaux majeurs. Cet argent vise à aider les quelque 125 RPA qui doivent encore équiper leurs bâtiments.
Cependant, c’est ici que le tableau se nuance, et que les inquiétudes du milieu, exprimées notamment par le Regroupement québécois des résidences pour aînés (RQRA), surgissent. La question cruciale est : est-ce que cette somme de 30 millions sera suffisante pour couvrir la totalité des coûts d’installation restants pour ces résidences ? L’expérience passée suggère que l’aide gouvernementale couvrait souvent seulement une partie des dépenses réelles. Or, installer un système de gicleurs est un investissement colossal, se chiffrant souvent en centaines de milliers, voire en millions de dollars selon la taille et la complexité de la résidence.
Pour une RPA, particulièrement les plus petites ou celles qui n’ont pas accès à d’autres sources de revenus significatives, trouver le complément nécessaire après avoir déjà consacré l’essentiel de leur budget aux opérations courantes – payer le personnel, la nourriture, l’entretien de base – relève de la mission impossible. Ces résidences se retrouvent coincées entre une obligation légale indispensable à la sécurité et une capacité financière limitée, même avec l’aide annoncée.
Alors que la date butoir de 2027 approche, l’aide gouvernementale pour les gicleurs est essentielle. Mais si elle n’est pas à la hauteur des coûts réels, elle pourrait ne pas suffire à éteindre les inquiétudes financières des résidences concernées, et, ultimement, mettre en péril leur capacité à respecter cette norme de sécurité vitale. Il est impératif que le gouvernement s’assure que son soutien financier soit réellement suffisant pour permettre à toutes les résidences de se conformer. La sécurité de nos aînés ne devrait jamais être compromise par un manque de moyens.
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